A Saint Nazaire, l’art est dans la rue. Au travers de grandes fresques d’artistes internationaux ou de peintures réalisées par des grapheurs locaux, un parcours de street art nous emmène à la découverte de la ville, du front de mer aux chantiers de l’Atlantique.
Du Petit Maroc à la Havane, rencontre avec les grandes fresques de street art
Je démarre cette balade autour du street art à Saint-Nazaire devant l’office du tourisme situé sous la base sous-marine. Je me dirige directement vers le quartier de Petit Maroc où deux fresques d’artistes chiliens me happent. Bien que passionnée de street art, je ne connaissais ni Inti (à gauche), ni la Robot de Madera (à droite).
L’art de rue au Chili est très intéressant, notamment grâce à ses influences mexicaines. L’art est important pour les chiliens, eux qui en ont longtemps été privés sous la dictature de Pinochet. Je vous invite à découvrir l’interview de Robot de Madera dans ce podcast de la Frap. Il y raconte d’où vient l’inspiration des artistes chiliens et revient sur l’importance de la liberté pour une population qui n’en a eu aucune pendant de nombreuses années. Il y parle aussi du street art à Valparaiso, une ville chilienne que j’adore, classée au patrimoine mondial de l’Unesco et où l’art de rue est omniprésent.
Dans le quartier du Petit Maroc, on croise aussi Jungle de l’artiste chilien Charquinpunk ou Old man and the ocean du serbe Djuradje.
Je passe ensuite par le phare du vieux Môle pour rejoindre la grand plage et le front de mer pour rejoindre le quartier de la Havane, l’occasion de revoir la mer après deux mois de confinement à Nantes. Un vent de liberté !
Boulevard Ferdinand de Lesseps, je trouve la peinture murale des frères nantais Félix et Martin Toqué qui rappelle que Saint-Nazaire vit autour de ses chantiers de l’Atlantique et de la construction de grands navires. Une fresque de style vintage qui s’insère idéalement dans la ville.
Sur l’avenue Léon Blum, je croise les oeuvres de l’espagnol David de la Mano puis rue Henri Gautier Serendipity de l’américaine Ellen Rutt. Je ne suis pas trop touchée par ces fresques.
La fresque que j’attendais le plus, est celle de l’artiste australien Matt Adnate, artiste que j’avais découvert à Melbourne, sa ville natale, puis revu à Manchester. C’est celle-ci qui m’a donnée envie de partir à la découverte du street art à Saint Nazaire. Ayant vécu en Australie dans les années 90, à l’heure où les aborigènes n’étaient pas vraiment considérés, je suis extrêmement touchée par ses fresques qui mettent en avant cette minorité un peu partout dans le monde. L’oeil de ce jeune garçon, ici à Saint-Nazaire, est puissant et il est difficile d’en détourner son regard.
Au coin de la rue, sur le même immeuble, on ne peut pas passer à côté des Fynbos, ces fleurs sud-africaines, de Nardstar, graffeuse originaire de Cape Town. Un peu plus loin, le gigantesque oiseau est la dernière oeuvre en date. Elle a été réalisée par l’artiste chinois Daleast.
Méan-Penhouët et les collages de Jinks Kunst
Je quitte le centre de Saint-Nazaire pour me rendre, de l’autre côté des bassins du port, dans le quartier de Méan-Penhouët. Ici 3 jeux de pistes Baludik emmène les visiteurs à la rencontre de figures locales, mises en scène par l’artiste suisse Jinks Kunst. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de parcourir le quartier mais j’y retournerai car il a l’air bien sympa. Voici quand même quelques oeuvres trouvées ça-et-là dont celles consacrées aux pirates avenue de Penhouët. Celle-ci a été réalisée par divers artistes, locaux et internationaux, dans le cadre du festival d’art urbain « Bouge ».
Tintin à Saint-Nazaire
Tout au long de ce parcours, j’ai aussi croisé des vignettes de la BD Tintin « les 7 boules de Cristal » dont une partie de l’enquête se déroule à Saint-Nazaire. Si vous aimez Tintin, Milou, le Professeur Tournesol et le Capitaine Haddock, alors cela vous parlera certainement. Moi ça m’a donné envie de relire les 7 boules de cristal !
Festival les Escales & street art à Saint-Nazaire
Vous allez peut-être vous demander pourquoi il y a tant de street art à Saint-Nazaire. L’une des réponse est le festival les Escales qui s’y déroule chaque année fin juillet (l’édition 2020 est annulée en raison du COVID19) et qui, depuis 2015, en partenariat avec Silène (l’office public de l’habitat) est le grand pourvoyeur de fresques de street art. A chaque édition de ce festival urbain, un (parfois plusieurs) artiste du pays invité, se voit offrir un mur où il s’exprime. C’est ainsi que des artistes sont venus du Chili, d’Afrique du sud, d’Australie ou des Etats-Unis. Il y a aussi des collectifs locaux, comme IMF et LUF qui sont assez actifs sur place.
J’ai beaucoup aimé ce parcours de street art qui nous invite à découvrir Saint Nazaire, du front de mer jusqu’aux chantiers de l’Atlantique. Les oeuvres sont assez espacées les unes des autres alors il faut prévoir un peu de temps, surtout quand on veut aller jusqu’au quartier de Méan-Penhöuet. Je n’ai pas tout vu mais cela me donnera l’occasion d’y retourner, hors Covid-19, pour aller sur les terrasses qui n’étaient pas accessibles ce jour-là.
Infos pratiques
Où trouver le parcours ?
Pour découvrir le street art à Saint-Nazaire, je vous recommande de télécharger le guide « Parcours à Saint-Nazaire, l’Art en ville » que vous trouverez en ligne ici, ou vous invite à le retirer sur place à l’office de tourisme situé à côté d’Escal’Atlantic. Je vous conseille d’en avoir une version papier car la version numérique n’est pas très lisible sur les portables malheureusement.
Comment y aller ?
Saint-Nazaire se trouve à environ 60km de Nantes. Des liaisons sont assurées tous les jours par TER entre les deux villes. La gare est un bon point de départ pour cette balade de street art. Attention à prévoir de bonnes chaussures. Et aux beaux jours, un maillot de bain et une serviette pour aller se baigner sur l’une des 20 plages de la ville.
